Laïcité: du Concordat à la Séparation

Publié le par Gabrielle

Le Concordat de 1801 organise les rapports entre l'Eglise et l'Etat jusqu'à la Séparation de 1905.
Il pose en principe la liberté des cultes. Tous ne sont pas égaux: si certains sontr juste autorisés, quatre cultes sont reconnus et bénéficient de prérogatives: l'Elise catholique, les deux Eglises protestantes ainsi que le culte juif. Un ministère et un Budget des Cultes est créé pour fonctionnariser les prêtres. L'Etat s'arroge le choix des évêques.
Le Concordat déclare:"la religion catholique est la religion de la grande majorité des Français." La religion n'est donc plus le ciment national.
Le culte juif est organisé en consistoires locaux dirigés par des présidents laïcs et élus.
Le Concordat semble, de prime abord, brider l'influence de l'Eglise dans la vie politique et sociale.
Cependant, les lois Guizot(l'instruction primaire est privée ou publique), la loi Falloux de 1850 (reconnaissance de deux types d'écoles primaires ou secondaires: celles entretenues par des particuliers ou des associations, celles entretenues par les communes, les départements ou l'Etat) laisse de sérieux avantages aux congrégations religieuses.
Ainsi, la loi Falloux, si elle exige d'un laïque un brevet délivré par le Ministère de l'Instruction Publique pour pouvoir enseigner, une simple lettre d'obédience
de l'évêque suffit à un membre d'une congrégation. L'Eglise conserve son pré carré qu'est l'enseignement public.

Mais c'était sans compter la réflexion et la lutte des grands noms qui firent de la laïcité un but à poursuivre et à davantage inscrire dans la vie sociale.
Certains de ces gands noms sont à chercher dans la période révolutionnaire, au premier rang desquels on doit citer Condorcet: dans son rapport sur l'instruction publique qu'il présenta à l'Assemblée législative, il exprime la nécessité de libérer l'enseignement de toute doctrine politique ou religieuse. C'était poser les fondements des principes de laïcité et de neutralité. Jules Ferry, en présentant ses lois scolaires près d'un siècle plus tard, reconnaît n'avoir pu rien inventer d'inédit.

Gambetta et son célèbre "Le cléricalisme? voilà l'ennemi!", la ligue de l'Enseignement créée en 1866 par Jean Macé, le positivisme de d'Auguste Comte et la confiance nouvelle dans le scientisme, tout ceci participa à faire émerger la laïcité à la française.

Les grandes lois scolaires instaurent l'instruction gratuite et obligatoire (1881 et 1882) et  suppriment l'enseignement religieux de l'école publique (1882):"l'instruction morale et religieuse" devenant "instruction morale et civique". Un jour de congé hebdomadaire est donné pour permettre cette instruction à l'extérieur de l'école. La loi Goblet de 1886 interdit aux communes la possibilité de subventionner les écoles libres et les contraint à financer au moins une école primaire. Le personnel des écoles publiques est laïcisé.

Les partisans de la laïcité se radicalisent, face à des adversaires eux-mêmes vindicatifs. L'Affaire Dreyfus, comme les mises à l'Index de manuels de morale par le pape, la montée de l'ultramontanisme qui rejette l'organisation gallicane de l'Eglise, la laïcisation de nouveaux territoires (hôpitaux, cimetières),
formèrent une ambiance de lutte propice à l'idée d'une séparation de l'Eglise et de l'Etat.

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Publié dans citoyenneté

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